EDF, par voie de communiqué, a demandé au Gouvernement, le cas échéant, la suspension temporaire de l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH). Ce mécanisme, mis en place par la loi NOME, est destiné à permettre aux consommateurs d’accéder à une électricité nucléaire compétitive et à développer la concurrence.
L’AFIEG s’étonne que le communiqué d’EDF lie cette demande de suspension aux indisponibilités de réacteurs nucléaires alors que, dans le même temps, il confirme des prévisions de production nucléaire pour 2017 supérieures à 2016. Or l’ARENH concerne l’année 2017 uniquement. L’AFIEG note que lors de la dernière grande pointe de froid de février 2012, 60,8 TWh d’ARENH avaient été souscrits sur l’année 2012, sans que la sécurité d’approvisionnement n’ait été menacée. L’AFIEG souligne que les opérateurs alternatifs contribuent eux-aussi à la sécurité d’approvisionnement de notre pays, de même qu’une partie des capacités étrangères grâce aux interconnexions.
L’AFIEG s’inquiète par ailleurs des effets d’une telle suspension sur les concurrents d’EDF et sur les consommateurs qui ont intégré l’ARENH dans leurs stratégies d’approvisionnement, tout particulièrement dans le contexte haussier qui affecte actuellement les prix de l’électricité.
Cette communication vient s’ajouter à un contexte d’incertitude réglementaire généralisé sur le marché de l’électricité et nourrit la volatilité des marchés de gros, exacerbée par les difficultés récentes liées au parc nucléaire.
La suspension de l’ARENH aurait pour effet de renforcer les inquiétudes actuelles générées par l’état du parc nucléaire et d’accroître – et non de freiner- en conséquence la spéculation sur les marchés de gros, évoquée dans le communiqué d’EDF.
L’AFIEG demande donc au Gouvernement de se prononcer sans délai afin de rejeter cette demande infondée de l’opérateur historique.